Si posséder des
animaux exotiques a toujours été l'un des plaisirs favoris des pharaons, rois,
empereurs et autres princes et souverains, au début du XIXème siècle, des
collections d'animaux, ouvertes au public, affichent de nouvelles ambitions.
Celles-ci sont pédagogiques tout d'abord et destinées à cette nouvelle élite
cultivée, la bourgeoisie urbaine, qui enrichie ainsi l'art de la promenade
dominicale. Il s'agit également de varier le bestiaire européen, de croiser
des races indigènes.
D'où la création, en 1860, d'un " Jardin d'acclimatation ", au bois de
Boulogne, aux portes de Paris. Et puisque le public, amateur de sensations
fortes, demande à s'approcher toujours plus des animaux, cela impose que ces
derniers soient enfermés à l'intérieur de grilles, avant que n'apparaissent
les fossés et autres rochers, à Hambourg, en 1907, un modèle copié à
Vincennes dans l'entre-deux-guerres.
Ajoutons que la mode étant à l'exotisme, l'actualité à la colonisation et le
concept de races humaines à l'ordre du jour chez les hommes de science,
pourquoi ne pas montrer aux citadins civilisés les représentants de ces
curieuses tribus africaines ? Ces zoos humains circuleront également dans
toutes l'Europe au cours de la Belle Epoque.