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                                                   Le général Boulanger   Dans la chanson

 

Le général Boulanger dans la chanson.

Paulus, En revenant de la revue,
1886.




par Marc Nadaux


 





Jean-Paul Habans, dit Paulus, (1845-1908) est un des grands chansonniers populaires de la fin du siècle. Aimé du public pour sa verve et son entrain, il déploie son art dans des textes d'inspiration cocardière. En r'venant d'la r'vue, une de ses chansons les plus célèbres, compte un des épisodes marquant du boulangisme : la revue de Longchamp, le 14 juillet 1886, pendant laquelle le général Boulanger, alors ministre de la guerre, est acclamé par la foule des Parisiens sur le trajet qui le mène à cheval jusqu'à l'Élysée. 







I


Je suis l'chef d'une joyeuse famille,
Depuis longtemps j'avais fait l'projet
D'emmener ma femme, ma sœur, ma fille
Voir la revue du quatorze juillet.
Après avoir cassé la croûte,
En chœur nous nous sommes mis en route
Les femmes avaient pris le devant,
Moi j'donnais le bras à belle-maman.
Chacun devait emporter
De quoi pouvoir boulotter,
D'abord moi je portais les pruneaux,
Ma femme portait deux jambonneaux,
Ma belle-mère comme fricot,
Avait une tête de veau,
Ma fille son chocolat,
Et ma sœur deux œufs sur le plat.


REFRAIN

Gais et contents, nous marchions triomphants,
En allant à Longchamp, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, car nous allions fêter,
Voir et complimenter l'armée française.



II


Bientôt de Lonchamp on foule la pelouse,
Nous commençons par nous installer,
Puis, je débouche les douze litres à douze,
Et l'on se met à saucissonner.
Tout à coup on crie vive la France,
Crédié, c'est la revue qui commence
Je grimpe sur un marronnier en fleur,
Et ma femme sur le dos d'un facteur
Ma soeur qu'aime les pompiers
Acclame ces fiers troupiers,
Ma tendre épouse bat des mains
Quand défilent les saint-cyriens,
Ma belle-mère pousse des cris,
En reluquant les spahis,
Moi, je faisais qu'admirer
Notre brave général Boulanger.


REFRAIN



III


En route j'invite quelques militaires
A venir se rafraîchir un brin,
Mais, à force de licher des verres,
Ma famille avait son petit grain.
Je quitte le bras de ma belle-mère,
Je prends celui d'une cantinière,
Et le soir, lorsque nous rentrons,
Nous sommes tous complètement ronds.
Ma sœur qu'était en train
Ramenait un fantassin,
Ma fille qu'avait son plumet
Sur un cuirassier s'appuyait,
Ma femme, sans façon,
Embrassait un dragon,
Ma belle-mère au petit trot,
Galopait au bras d'un turco.


REFRAIN